Des modèles et des appuis (Catherine 2/5)

Il y a les exemples qui donnent envie et cette volonté farouche d'indépendance, ce qui passe par l'autonomie financière.

Mes modèles quand j’étais adolescente, c’était mes tantes, en Turquie. J’en ai une qui est greffière au tribunal de Grande instance à Ankara, l’autre est cadre infirmière. Quand je me comparais aux femme turques, elles avaient l’air libres, je me demandais pourquoi nous, on n’aurait pas les mêmes droits.

"Et alors, je me suis dit: il faut se battre pour avoir ce qu’on veut. L’indépendance commence aussi par les finances, par l’argent. Une femme est indépendante si elle gagne son salaire".

Face à mon père, parfois j’ai dû faire du rentre-dedans, m’opposer à ses décisions et dire :

« Je veux ça et ça sera ça », mais sans le heurter frontalement. Ça n’a pas été évident tout le temps.

Les professeurs jouent un grand rôle. Il y a des professeurs avec qui j’ai échangé énormément après les cours. Ils me donnaient des conseils.

Je me souviens d’un prof, alors que je ne savais pas répondre à une question, à qui j’avais dit: « C’est normal que je ne sache pas, je suis Turque » ; il m’avait répondu: « Si tu savais bien parler le turc, tu parlerais bien français ». Ça m’a marquée. Ça a été un déclic. Je me suis dit : « Il a raison, je me cache ». Je suis allée le voir à la fin du cours et il m’a donné plein de conseils notamment pour m’améliorer en orthographe. Cet échange est encore très vif à mon esprit.