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Stages et monde du travail. (Maïmouna 4/5)

  • Photo du rédacteur: Les Cueilleurs d'Histoires
    Les Cueilleurs d'Histoires
  • 23 mars 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 mars 2021

Les études supérieures allaient de soi pour Maïmouna, ce sera aussi l'occasion de découvrir le monde du travail.




Je m’inscris donc à ce DUT logistique et transport. Je suis boursière, donc exonérée de frais d’inscription, ça aide beaucoup. Là-encore, c’est un peu le choc, on est nombreux, les gens viennent d’autres villes, les niveaux sont hétérogènes, je retrouve les maths… Bref, je redouble ma première année.

En 2ème année, c’est lourd : il faut trouver un stage, ça prend beaucoup de temps, il y a les cours, les examens à préparer, on a un projet tutoré, en groupe.

On commence à écrire des lettres de motivation, des CV, mais on n’a pas l’expérience. Et puis les entretiens, ça c’est la bête noire : on se trouve face à quelqu’un de bien habillé, imposant, même impressionnant ; on a l’impression que si on répond mal on va aller en prison !




Moi, je me suis beaucoup déplacée sur place pour trouver un stage. Je l’ai trouvé à Auchan Drive au Montgaillard. Ça a été assez formateur et ils m’ont gardée l’été pour travailler.

J’ai eu l’impression de galérer pour mon DUT et je voulais m’en tenir là.


Mais une prof me dit : « Vous devriez continuer avec une licence professionnelle ».

Je n’avais vraiment pas envie mais finalement, je me suis inscrite. Et là, on a 4 mois de stage. Je l’ai fait chez Bolloré logistique, dans la zone industrielle. C’est une grande boîte, ça n’a rien à voir avec les stages que j’ai faits pendant mon DUT. Les bureaux sont en open-space, il y avait plein de monde. Quand ils me parlaient, je ne comprenais pas ce qu’ils disaient, je pensais ne jamais y arriver. Et en fait ça a été. J’avais un poste d’agent de transit import.

Il faut voir tous les documents pour la douane, pour que le conteneur rentre dans de bonnes conditions, trouver un transporteur pour livrer le conteneur chez le client, c’était cet aspect qui était plus compliqué parce qu’il fallait appeler, et moi, au début, j’avais honte d’appeler, il faut se présenter parce qu’on est stagiaire et les gens ne te connaissent pas, ils ont leur jargon.


Les clients étaient surtout des enseignes de vêtements. Et ça vient principalement de Chine, Viet Nam, Thaïlande, Taiwan…

On reçoit un mail du pays de départ, par exemple la Chine, qui nous dit que le conteneur est parti ; en général ça met près d’un mois pour arriver. On sait qu’il y a un conteneur qui va arriver tel jour, sur tel navire, après, on voit avec la compagnie maritime pour qu’ils nous « relâchent » le conteneur, parce que le conteneur leur appartient. Bolloré leur loue en fait. Puis on voit avec notre transporteur quel jour il pourra le livrer. Les volumes sont énormes. Par exemple, Célio, c’est environ 100 conteneurs à la semaine. Il faut donc que je réserve 100 camions.



Ce qui m’a aidé, c’est une grève. Un matin j’arrive au travail. Le bureau était vide parce qu’il y avait blocage. Il n’y avait pas de responsable, on était 2. Du coup j’ai été obligée de prendre les choses en mains. Le téléphone qui sonnait, expliquer aux clients la situation pour qu’ils comprennent que pour le moment les conteneurs étaient bloqués. Ça a été le déclic :

"Je suis stagiaire, j’ai 22 ans, et j’ai réussi à faire ça ! C’est là que je me suis dit : « C’est ça que je veux faire. Il faut que je travaille. »


 
 
 

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