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Devenir adulte (Walid2/5)

  • Photo du rédacteur: Les Cueilleurs d'Histoires
    Les Cueilleurs d'Histoires
  • 19 mai 2023
  • 3 min de lecture

Je suis allé à Porte Océane, en parcours général. On m’avait proposé Françoise de Grâce, mais je ne voulais pas me cantonner à une filière technique professionnelle.

Le lycée, c’est une nouveauté, une nouvelle vie : les copains avec lesquels vous avez grandi, issus du même quartier ne sont plus là, vous rencontrez des jeunes qui viennent de tous les quartiers, et là, vous devez vous imposer, vous arrivez en ambassadeur. Lorsque vous arrivez du quartier de l’Eure, vous représentez la ville basse, il y a aussi cette petite pression. Vous êtes livrés à vous-mêmes, et vous devez faire vos preuves...



Le lycée, c’était une étape importante entre le collège et la fac, on m’a appris à devenir une personne adulte au lycée. Je ne mangeais plus à la maison, je prenais le bus. C’était la fin de la vie d’enfant bordé par la maman. Il y avait un cap à passer et le fait d’être bien préparé au collège ça a été essentiel.


J’étais avec des lycéens issus de collèges « plus huppés » alors il fallait en faire plus, ça demandait beaucoup d’envie, de motivation, et surtout d’autonomie. À partir de là, je me suis mis à travailler plus, je me suis investi, ce que je prenais à la légère au collège, je le prenais au sérieux au lycée, j’étais plus exigeant avec moi-même.



En 2nde, je savais d’emblée que je voulais faire un bac ES, économique et social, c’était un bac général, polyvalent qui parlait d’économie, de sociologie, et surtout qui me ressemblait! C’était un bac qui me permettait de m’ouvrir aux autres avec des matières intéressantes : économie, sociologie, mathématiques... Ces matières m’ont appris à devenir l’homme que je suis. Ça m’a permis de m’adapter à plusieurs situations, j’ai appris à être bon « partout ». Je suis confronté à tellement de situations qui touchent le commercial, le juridique, l’économique, la politique, la géo-politique…

À côté des cours, je faisais du foot aux Tréfileries, mais je m’occupais aussi beaucoup de mon petit frère qui avait un lourd handicap, il était très dépendant, c’était très interactif entre lui et moi. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour rester avec mon petit frère. On était extrêmement proches, je pensais que c’était lui qui avait besoin de moi, mais j’avais tout autant besoin de lui, c’était mon confident, ça me permettait de relativiser ce qui m’arrivait. Ça m’a fait grandir.


Le 11 septembre 2001, pour moi, ce n’est pas le Word Trade Center, c’est le jour où j’ai appris que mon petit frère avait une espérance de vie de 25 ans. J’ai appris qu’il allait décéder prématurément. Là, j’ai reçu une bonne claque. Je me suis demandé pourquoi mes parents me l’avaient dit. Aujourd’hui, je les remercie parce que ça m’a permis de profiter de chaque moment passé avec lui et surtout de le rendre fier.

J’ai eu mon bac, mention Bien. C’est l’un des plus beaux jours de ma vie. Ça a été un très grand moment, surtout pour ma mère. J’ai tellement voulu la rendre fière ; j’ai un lien très très fort avec ma mère. C’était compliqué, la maladie de mon petit frère progressait, ma mère n’était pas très heureuse, et je me devais de la rendre fière. À l’annonce de mon bac, ça a été des cris de joie, un repas familial, des appels au bled à tout va !


 
 
 

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