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Douche froide et tickets gagnants (Orhan 2/5)

  • Photo du rédacteur: Les Cueilleurs d'Histoires
    Les Cueilleurs d'Histoires
  • 25 janv. 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 mars 2021

Orhan revient sur ses études et sur son passage au lycée...





J’ai été à Jules Guesde en primaire, sur le secteur du Bois de Bléville, Mont Gaillard, j’ai fait mon collège à Jean Moulin et puis je suis parti à Claude Monet : j’y ai fait un bac S. Par la suite je me suis orienté vers un DUT Génie Civil, à l’IUT Frissard, à côté des Docks. Génie civil, c’est tout ce qui concerne le bâtiment, on peut faire de la conduite de travaux, en étant plus dans les bureaux, ce qui n’empêche pas de devenir chef de chantier ou chef d’équipe et là, on est sur le terrain.


Après la 3ème, au lycée, on commence à se dire : « ça suffit l’école générale, il va falloir se spécialiser dans un certain domaine ». Il faut déjà y réfléchir parce que malheureusement, si on ne prend pas la bonne orientation, on risque de se fermer des portes.



Pour ceux qui ont déjà fait un choix professionnel, s’ils savent qu’ils veulent devenir mécanicien par exemple, il y a les bacs pros mécaniques, automobile… Mais l’inconvénient c’est que les portes sont beaucoup plus étroites alors qu’avec un bac S, on peut faire plein de choses. On peut très bien aller dans le commerce, faire médecine, travailler dans le bâtiment comme moi. C’est l’avantage d’avoir un parcours général.


"Le lycée ça a été plus compliqué. Moi qui ai toujours été dans le coin, je ne suis jamais sorti de mon quartier: j’habitais ici, je jouais au foot dans mon quartier, je n’allais jamais en ville … c’était la première fois que je sortais du quartier. "

Le fait d’aller à Claude Monet, de se retrouver dans un milieu totalement différent avec des gens de partout, de tous les quartiers, de la ville... je me suis senti déboussolé. Et là, je me disais qu’on était bien chez nous mine de rien ! On se connaissait tous, c’était une famille. On était peut-être 10 de Jean Moulin à aller à Claude Monet, sur 500 ou 800 élèves ! Je suis tombé dans une classe où je ne connaissais personne !

Il a fallu se refaire des amis, recréer un milieu.


L’école, c’était plus dur, plus poussé. Ça a été la douche froide. On me l’avait dit… « Tu vas moins faire le malin au lycée » et moi je disais : « Ouais c’est ça… vous inquiétez pas... »

C’est là qu’on se rend compte que la différence elle se fait au niveau du travail. Ces gens-là rentraient chez eux, faisaient leurs devoirs, travaillaient. Chose que je ne faisais pas malheureusement.

J’ai pris sur moi et j’ai fait en sorte que les gens me connaissent, m’apprécient. Je suis quelqu’un d’assez sympa, rigolo et petit à petit les gens ont appris à me connaître. Eux aussi étaient intéressés et au bout d’un moment, on a créé des amitiés.


J’avais une très forte pression de mes parents vis à vis des études. Je me souviens, en primaire, il y avait des carrés verts, des croix vertes, des carrés et croix rouges. J’avais beaucoup de carrés verts, quelques croix vertes… mon père me disputait parce que j’avais des croix vertes. Au collège, je lui disais, « Mais attends, on n’est pas en Turquie ! T’es pas bien, c’est la meilleure note de la classe ! ». Malgré que j’aie 18, je me prenais une soufflante.

Là-dessus, je lui suis drôlement reconnaissant. Il m’a toujours poussé. Je ne vais pas dire qu’il m’a donné les moyens, parce qu’aujourd’hui en France, c’est une chance d’avoir l’école gratuite.



Aux États-Unis, les gens payent 50 000 euros pour aller au lycée, il y a des universités à 100000€ l’année ! Vous vous rendez compte de la chance qu’on a!

Si on a un bac, puis un diplôme d’ingénieur en France, on peut très bien aller travailler aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne, ça prouve que notre niveau est très bon et en plus d’être bon, il est gratuit. C’est pour ça que je ne vais pas dire que mon père m’a donné tous les moyens, mais il m’a mis la pression pour que je travaille et que j’aie de bonnes notes.

 
 
 

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