Des combats à mener (Catherine 1/5)

Nous faisons connaissance avec Catherine qui nous évoque sa jeune adolescence, emplie d'une résistance farouche!

Je suis du Mont Gaillard. J’ai été à l’école Anatole France, au collège Descartes, et après au Lycée Porte Océane.

"Les années collège, c’était excellent. C’est à ce moment qu’on arrive à se constituer, qu’on arrive à vouloir, même si c’est une période compliquée".

On se pose beaucoup de questions, on prend conscience, c’est aussi les premières difficultés.

Par exemple, par rapport à nos origines : alors que nos camarades avaient le droit de faire une boum, les anniversaires... nous on n’avait pas le droit parce qu’on était des filles, une fille jeune ne pouvait pas se promener toute seule. C’était injuste.

La réaction, c’est la colère intérieure, vivre ça, ce n’est pas évident. Et puis je me suis demandé comment solutionner.

Mes combats, ça a été plusieurs choses : s’affirmer, dire que nous aussi on pouvait aller étudier, y compris hors de notre ville, parce que c’était un tabou. Il y a eu le fait de grandir dans un quartier délaissé où les femmes ne travaillent pas.

On disait : « J’aimerais être avocate ou journaliste » et les autres élèves disaient :

« Mais vu tes notes, vu qui tu es, tu ne le deviendras jamais! Tu vas rester femme au foyer. Tu vas finir aux assedic ».

"Quand j'étais jeune, j'écoutais New kids on The Block et je regardais "Les filles d'à côté" à la télé. C'était bien! La télé, c'était aussi une façon de découvrir le monde; ça donnait des envies, d'autonomie, de liberté, d'appartement, j'avais envie d'être sur un campus...