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Le choix de l’aventure (Aïssata 4/5)

  • Photo du rédacteur: Les Cueilleurs d'Histoires
    Les Cueilleurs d'Histoires
  • 27 avr. 2023
  • 2 min de lecture


Pour moi, l’armée, c’était carré, avec des structures, des règles à suivre, moins de crainte de se retrouver seule en région parisienne et puis il y avait possibilité de partir en opération extérieure... J’ai envoyé 3 lettres de motivation aux 3 hôpitaux parisiens. Et j’ai intégré l’hôpital Percy en réanimation. Ça fait 10 ans...


En 2018, je suis partie à Djibouti. Quand on est en opération extérieure, le but c’est d’apporter un soutien sanitaire aux troupes françaises qui sont sur la base aérienne ; on se déplace en même temps que les troupes qui vont faire des exercices de tir. Il y a aussi l’aide à la population : il y a un service d’hospitalisation chirurgicale, des chambres de réanimation et des soins quotidiens. On accueille des militaires français, leur famille, et des habitants djiboutiens qui ont besoin de soin.

C’était l’opportunité de découvrir autre chose, de s’ouvrir à autre chose. On peut partir en humanitaire ou en sac à dos et aller apporter ce qu’on peut apporter à d’autres personnes ; le faire dans un cadre, c’est rassurant.


Dans l’armée, ce qu’on regarde ce sont les compétences, la capacité à remplir un rôle, peu importe que vous veniez d’une Zep ou pas, ce qu’on veut c’est l’infirmière qui sait travailler et qui sera utile sur le terrain.



On a des formations continues pendant notre service, par exemple le « damage control », les hémorragies à contrôler, la prise en charge d’un afflux massif de blessés, des formations sur le secours au combat, parce que, si on est amenés à partir en mission, il faut avoir ces notions, on va être sur le terrain, on ne va pas forcément être dans un hôpital, il faut savoir secourir un blessé sur une zone de combat.


La période Covid a été très marquante, difficile. On avait des familles qui laissaient leur proche à la porte des urgences de l’hôpital. Ces personnes décédaient assez rapidement et les familles n’avaient pas le droit, à l’époque, de venir voir leurs proches, et même après le décès, ils étaient tout de suite enfermés ; et devoir annoncer les décès au téléphone... Les décès en réanimation, on en a beaucoup, il faut être solide mentalement, mais il y a aussi de belles histoires.


Je me souviens d’un jeune homme d’une trentaine d’années, dont le harnais ne s’était pas décroché en sautant en parachute. Les collègues avaient dû couper le harnais, il a fait une chute libre, et a ouvert son parachute à 100 m du sol...autant dire que le sol était très très proche. Il s’est retrouvé paralysé le bas du corps parce que sa moelle épinière avait reçu un choc. Il s’appelait Maël, il est resté en réanimation peut-être 6 mois ; finalement, il a réussi à récupérer ses jambes, on a pu fixer ses cervicales. Il est revenu me voir peu de temps avant que je quitte la réanimation, ça faisait peut-être 3, 4 ans, il est venu me dire qu’il allait être papa !

 
 
 

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