Au collège, j’étais bonne élève, j’avais des capacités, mais mon comportement prenait le dessus. Mon travail en pâtissait un peu. Ce que j’en tire comme conclusion, c’est que, même si ça démarre mal, parfois on parle de déterminisme, je pense qu’on peut changer le cours des choses.
Ce qui m’a permis ça, personnellement, ce sont les rencontres, les fréquentations. Je me suis rapprochée de personnes qui n’étaient pas forcément de mon milieu, qui avaient une régularité dans le travail et dans le comportement, ça a déteint sur moi.
Les copines ont des bonnes notes, des bonnes appréciations, à un moment donné, on veut en faire partie.
J’ai été intégrée dans ce groupe malgré les différences culturelles et sociales. Ça ne nous a pas empêchées de créer, de bâtir ces affinités et de les faire fructifier. On s’est apporté mutuellement parce qu’on a des codes, des connaissances différentes, et puis, on a toujours des aprioris, des préjugés et en échangeant, on se rend compte qu’on se trompe, qu’on parle parfois sans savoir. C’est ce que ça m’ont apporté ces rencontres, l’ouverture d’esprit, je crois : quand on sort de sa zone de confort, ou de sa zone toute simple, on part à la rencontre de pleins d’autres choses.
Je me souviens d’un moment particulier au collège : le fameux stage de 3ème. On avait la responsabilité de faire ses propres recherches de stage, sa lettre de motivation, de postuler… J’ai été prise à l’ESADHAR, l’école des Beaux-Arts du Havre. J’ai retrouvé mon rapport de stage il n’y a pas longtemps, j’ai pu le feuilleter, je suis assez fière des appréciations ! C’est un stage d’observation, il n’y a pas forcément de pratique, mais j’avais pu échanger avec les profs, l’équipe pédagogique, j’ai assisté à des cours, échanger avec les élèves. En relisant le rapport ça se voit que je me sentais à ma place, j’ai posé pas mal de questions. Ça a conforté mon idée de travailler dans l’art.