Le lycée : la claque, l’heure des choix et Prison Break à la rescousse. (Athmane 2/4)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 10 mai 2023
- 3 min de lecture
Je suis arrivé en classe européenne au Lycée Claude Monet, une classe à très bon niveau. J’avais entendu dire qu’on faisait des cours d’histoire en anglais, je me suis dit : « c’est sympa, ça peut être bien ». C’était marrant, un challenge. J’ai pris une grosse claque. Au collège, en 3ème, j’avais eu le brevet sans avoir besoin de le passer, juste avec les points de contrôle continu, j’avais 16 ou 17 de moyenne sans trop travailler.

Les premières notes, j’étais autour de 9 sur 20… C’était un écart important, alors, j’ai dû me mettre à travailler. Je n’ai pas redoublé ; j’ai fait une 1ère économique et sociale, qui n’était pas la 1ère S destinée aux meilleurs mais ça m’allait bien parce que l’économie et l’anglais m’intéressaient. J’ai toujours aimé l’anglais, je regardais des séries en anglais : quand les épisodes de Prison Break sortaient, c’était en version originale sous-titrée, on entendait les voix en anglais et on lisait les sous-titres en français. Je me disais : « si je parle anglais, je n’aurai pas besoin des sous-titres ».

J’aime bien entendre l’intonation de la voix, comment ils prononcent les mots… J’écoutais de la musique en anglais, j’ai toujours aimé ça. Quant à l’économie, les cours m’intéressaient, on parlait de chômage,
on analysait les catégories socio-professionnelles, comme quoi un enfant d’ouvrier a plus de chance d’être ouvrier, un enfant de cadre a plus de chance d’être cadre, mais qu’il y a aussi des enfants d’ouvriers qui deviennent cadres,
c’est aussi une partie qui parvient à grimper l’échelle sociale, ça représentait une sorte de challenge, mais ce n’étais pas non plus une obsession, je suivais le cours des choses.
L’adaptation à un nouveau lycée, mises à part les notes, ça a été facile. C’était juste plus loin. J’ai rencontré des personnes différentes, d’autres milieux sociaux, très accueillantes, je me suis fait de très bons amis au lycée. Ma vision du monde a un peu changé, c’est logique lorsqu’on fréquente de nouvelles personnes avec d’autres centres d’intérêts, d’autres attentes, d’autres loisirs, on s’intéresse à des nouvelles choses. C’était aussi le début des soirées, complètement différentes, chez des copains qui ont des grandes maisons. Je pouvais faire des soirées dans mon quartier, le vendredi, jouer à la Play station, et le samedi soir des grandes soirées dans des grandes maisons. Je m ‘adaptais très bien aux deux mondes !
Je m’entraînais toujours au foot, et puis à un moment, j’ai dû faire un choix parce que j’avais des entraînements le mardi et le jeudi. Ça commençait à être compliqué.
J’ai réduit le foot, j’ai changé d’équipe. C’était un choix, je savais qu’à 15, 16 ans, je n’allais pas aller plus loin, je voulais me consacrer à mes études.
Au début, on se dit qu’on peut faire les deux, je me rappelle de soirées où je finissais à 18 h, j’allais à l’entraînement, j’arrivais chez moi à 21 h, il y avait un match de foot à la télé que « je ne pouvais pas louper », je regardais jusqu’à 23 h, après il me restait 3h de devoirs, donc je finissais à 2 h, et je me levais à 7h. Ça a tenu quelques semaines… En plus, je n’étais pas forcément quelqu’un qui anticipait les week-ends, les devoirs, c’était vraiment à la dernière minute comme beaucoup de jeunes. Du coup, naturellement je me suis dit : « je vais réduire les entraînements et travailler un peu plus ».
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