Le lycée, on change de monde... (Sandrine 3/5)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 19 mai 2023
- 2 min de lecture

Je suis partie au lycée Porte Océane. J’ai toujours été dans des classes de germanistes parce que c’était le conseil qu’on nous donnait, si on voulait être dans une classe sympa. Adolescente, j’adorais la littérature. Ça me passionnait et je passais des heures à lire. L’orientation était claire, ce serait un bac littéraire, lettres et langues : allemand, anglais et espagnol.
Je découvrais des milieux que je ne connaissais pas. Je mesurais un peu les écarts aux vêtements, à l’aisance dans l’expression, des fois en étant invitée à des soirées. C’est aussi un microcosme avec des codes qui n’étaient pas forcément les miens. C’était plaisant mais en même temps dépaysant.
J’ai été construite dans un quartier avec un passé communiste. Dans mon quartier, c’étaient les ACH, ça avait fermé, beaucoup de parents de mes copains n’avaient pas de boulot. Je quittais un peu ce monde. Cette histoire de lutte des classes, c’était vraiment un truc qu’on avait, en tout cas dans notre famille.

Les Neiges, ça m’a donné l’envie de découvrir d’autres cultures, et c’est aussi mon histoire d’après. Il y a un esprit d’ouverture, en soi, c’est un chouette quartier. Après, on est au pied de la centrale EDF, au pied de la station d’épuration, au pied des conteneurs… et ça, ce n’est pas top.
Mes parents croyaient en l’école républicaine et le discours à la maison, ça a toujours été : «Tu veux un bon travail ? Alors travaille bien à l’école ». Après, je n’ai jamais eu de grosses difficultés dans ma scolarité. Quand j’en ai eu ponctuellement, et notamment en maths, mes parents m’ont accompagnée, j’ai pu prendre des cours particuliers, j’ai toujours été épaulée et j’ai toujours été encouragée par les professeurs et les instituteurs à poursuivre mes études, mes parents leur faisaient confiance.
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