Le lycée... limiter les maths! (Maïmouna 3/5)

Maïmouna rentre au lycée et c'est la découverte d'un nouveau monde avec ses joies ... et ses difficultés.

J’ai fait une seconde générale technologique puis une 1ère STG (Sciences et technologie de la Gestion), et un bac STG marketing. L’un de mes objectifs, c’était d’avoir le moins de maths possible... Et puis j’aimais la mondialisation, la géographie, j’avais envie de faire du droit, de l’économie, de la gestion… Ma grande sœur était en 1ère, je voyais ses cours et ça m’intéressait.

Au lycée, j’étais un peu perdue. Il y a un contraste avec le quartier. Le lycée, c’est grand, on voit des nouveaux visages, des gens d’autres quartiers que je ne connaissais que de nom. J’avais l’impression d’atterrir dans une autre ville.

Les cours ça n’a rien à voir : au collège, les profs écrivent au tableau, au lycée ils dictent, il faut prendre des notes, les cours sont plus intenses, les emplois du temps plus remplis, des nouvelles matières... ça demande une autre organisation.

Au collège, on prenait le temps de jouer, de rigoler, des fois on séchait les cours. Au lycée, soit j’étais en cours, soit j’étais à la bibliothèque, soit j’étais chez moi en train de réviser, mais j’aimais ce que je faisais. Pour avoir ce qu’on veut, il faut se battre.

Au début, quand je suis arrivée au lycée, dès que j’avais un creux, je prenais le temps d’aller visiter la ville parce qu’il y avait des coins que je ne connaissais pas du tout, si j’avais su que c’était comme ça la ville, je serais partie voir depuis longtemps! En fait, on se sent bien au quartier, on n’a pas besoin d’autre chose, mais du coup, parfois on peut rater des choses.

En Terminale, j’avais pris spécialité marketing, je me suis rendu compte que je n’aimais pas. Ce sont des méthodes de vente d’un produit, il faut le rendre utile alors que si ça trouve ça ne sert à rien. Moi, je n’aime pas cet aspect-là, je trouve que c’est de l’arnaque… par exemple un Thermomix... franchement, quand je vois le prix !

En terminale quand je me suis rendu compte que je n’aimais pas marketing, je me suis dit : qu’est-ce que je vais faire ? Je voyais les jours passer, je me disais c’est bientôt le post-bac, je mets quoi comme vœux ?

Là encore, je regarde ce que fait l’un de mes frères. Il est en DUT gestion logistique transport. Il m’explique, je me renseigne sur Internet.

"Je vais au forum des métiers."

Les forums, les profs nous disent d’y aller, au début on trouve ça ennuyant, et puis il y a plein de stands, on voit plein d’affiches, des gens qui sont bien habillés, et nous on est là avec nos survêts, c’est un autre monde déjà. Il y a des étudiants, des élèves ils ont notre âge, un an de plus et ils viennent nous expliquer avec leurs mots, donc c’est vraiment sincère.

C’est là que je me décide pour faire GLT : Gestion Logistique et Transport. L’objectif c’est d’organiser l’acheminement de matériel, d’optimiser et d’anticiper pour éviter les problèmes, et s’il y en a, c’est de trouver des solutions.

En fait, la logistique, il y en a partout, dans l’événementiel, la vie de tous les jours ; si je travaille, je fais garder ma fille, je prends un rendez-vous chez le médecin… C’est de la logistique. Pour préparer un couscous, il faut acheter les ingrédients, gérer les stocks… C’est de la logistique.