top of page
Rechercher

Le "Petit Portugais" qui jouait aux Echecs (Pedro 1/5)

  • Photo du rédacteur: Les Cueilleurs d'Histoires
    Les Cueilleurs d'Histoires
  • 2 févr. 2021
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 févr. 2021

Aujourd'hui, nous faisons la connaissance de Pédro. Il est Président de l'Université du Havre et il nous raconte son parcours.





Je m'appelle Pédro, je suis né au Havre, j’ai grandi au Bois de Bléville, ensuite à Soquence, j’ai fait l’essentiel de mes études au Havre, de la maternelle au Bois de Bléville, à la primaire Ferdinand Buisson et au collège Léo Lagrange à Soquence.

Ce qui vraiment est sorti du lot à cette époque, ça a été les Échecs. J’ai appris à jouer en CM2 et je me suis retrouvé en « classe Echecs » à Léo Lagrange en 6ème. J’ai fait ça de la 6ème à la 3ème, c’est devenu une vraie passion. Sinon, les activités, c’était jouer avec les copains, le foot, la télé...



Le vrai changement, ça a été le passage au lycée, je suis allé au lycée François 1er et là, c’est un nouveau monde. On était 7 ou 8 de mon collège à aller dans ce lycée.

Je sortais d’une bulle parce que le quartier, c’est une bulle dans laquelle on vit avec les mêmes personnes. Là, j’allais vers quelque chose de complètement différent, je me retrouvais avec des lycéens qui, pour beaucoup d’entre eux, ne me ressemblaient pas. En fait, une fois passé le stade de la rencontre, on voit qu’effectivement, ils ne sont pas si différents que ça, on apprend à se connaître, on peut avoir des points communs.


Le fait d’avoir grandi sur un quartier, je pense que ça a été une force pour moi, mais il y a ce moment de la rencontre et de comment on la vit.


Et je pense qu’en fonction du profil, du caractère de la personne, on peut ressentir ça comme une faiblesse et avoir besoin d’un accompagnement spécifique. Dans certaines familles, la grande sœur ou le grand frère vont apporter ce soutien. Dans d’autres cas, ça ne va pas être possible.

J’aimais ma différence, même si parfois la ressentir m’agaçait, mais je ressentais cette force de l’imposer. Et puis, on se rend compte, au fil du temps, qu’on n’a pas besoin de l’imposer mais simplement de la vivre. Je me souviens de situations un peu caricaturales de la confrontation entre le petit Portugais que j’étais et le fils de médecin : je l’ai vécue, avec cette incompréhension, cette incapacité au départ à dialoguer tout en me rendant compte, par la suite, que le fils de médecin pouvait être fréquentable quand il faisait un pas vers moi, tout comme je suis apparu plus fréquentable quand j’ai fait un pas vers lui.

"C’est ce qui est important : l’importance du rapport social, d’aller au-delà des a priori. Quand on vient d’un quartier, on exige de ne pas souffrir d’a priori".

Attention à ne pas oublier que nous en avons, nous aussi, souvent et c’est à tout le monde de faire des efforts.

 
 
 

Comments


bottom of page