Rigolade et réunion parents/profs... (Sinan1/5)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 3 févr. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 mars 2021
Une enfance et une adolescence joyeuse, remplie d'amitiés, de parents aimants, de parties de foot... et puis un jour, nous raconte Sinan, une réunion parents/profs qui change la donne.

J’ai 26 ans. Je vis à la Bigne à fosse au Montgaillard. Avant, on a vécu à Paris puis à Bolbec, et on a déménagé ici quand j’étais en CM2, à la Mare rouge d’abord, ensuite dans cette maison.
Pour moi, il n’y avait pas vraiment de différences entre un quartier sensible et un quartier quelconque. Nous avons la famille, les amis, les proches, les personnes qu’on croise régulièrement, rien de particulier. On m’a fait des remarques à ce sujet, qui m’ont surpris d’ailleurs, mais beaucoup plus tard.
J’ai bien aimé le collège. On allait au stade, on discutait avec les amis, le week-end, ou après les cours. On allait en centre-ville, faire les magasins…
On prenait même parfois des vélos pour aller à Saint Jouin. De toutes façons, on était vraiment jeunes, c’était plutôt l’école, les petites sorties dans le quartier avec les amis, on allait voir les copains ; et puis, Auchan… Ici, c’est la référence ! C’était histoire de voir du monde, du passage, des personnes qu’on ne voit pas forcément au quartier. C’était notre petit marché à nous.
Quand mes parents ont déménagé ici, ils pensaient vraiment à nous : une maison, un jardin, un autre confort, ça changeait. J’arrive ici, j’ai 15,16 ans : le bricolage, le jardinage..., j’ai connu tout ça ! C’est bien, c’est sympa, mais ça ne finit jamais avec la maison.
Moi, personnellement, ça m’importe peu, maison ou appartement… je n’y réfléchis pas vraiment, peut-être plus tard ce sera une question, mais aujourd’hui, ce qui m’intéresse, c’est plutôt de pouvoir avancer sur mes propres projets, je n’aimerais pas regretter plus tard. A la sortie de l’école, quand on travaille dans une entreprise, on peut être dans une routine. Souvent on est loin des parents, loin des amis, le soir on rentre, c’est la cuisine, préparer le lendemain, se reposer, et on n’a pas forcément le temps pour ses propres projets, je n’ai pas envie de regretter de ne pas avoir essayer.
Quand je regarde en arrière, je me dis que mon parcours scolaire, ça a été un peu du bric à brac. A la fin du collège, j’étais un peu... ça a été spécial pour moi !
"Il y avait eu une grande réunion avec les professeurs. Ma mère était là. Elle ne parle pas très bien le français, je devais lui traduire tout ce que les profs disaient… C’était essentiellement des reproches ! Tout ce qu’ils disaient, je devais le répéter à ma mère".
C’est un souvenir qui m’a marqué. A la fin de la réunion, j’ai tout de même réussi à les convaincre que je voulais vraiment continuer ma scolarité, même si c’était un peu délicat au niveau des notes… Les profs me disaient que je n’avais pas le niveau… et c’était vrai ! Franchement, avec les adultes, ça allait, je m’entendais assez bien. Mais, j’avais envie d’être avec les amis, et là, c’était la rigolade. Au début du collège, ça allait, j’avais de bonnes notes, mais vers la fin… A cette époque, je préférais sortir avec les amis, jouer à la console aux jeux vidéo… On a tendance à se prêter assez facilement à ce genre de choses.
Je ne me projetais pas du tout et justement, je pense que c’est important de donner une idée aux plus jeunes de ce qu’il est possible de faire, et de ce que ça demande comme capacités, et donc d’investissement aussi. C’est dur, il faut y passer du temps, ça se prépare.
Je suis parti au lycée Schumann. C’était la découverte, la liberté… et l’inévitable est arrivé : le redoublement surtout que je voulais continuer en 1ère S et là, je n’avais vraiment pas le niveau.
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