Souvenirs du quartier... (Maïmouna 1/5)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 22 mars 2021
- 3 min de lecture
Maïmouna a grandi à la Mare Rouge et pour rien au monde en partirait!

J’ai 27 ans. Mes parents viennent de Mauritanie, mon père a travaillé chez Renault. Ma mère est mère au foyer, elle a élevé 9 enfants à elle toute seule!
Quand je suis née, mes parents ont déménagé à la Mare Rouge, rue de l’Avenir.
J’en ai de très bons souvenirs. C’était beaucoup d’entraide, de solidarité, moi je n’ai pas connu ce qu’on voit à la télé : les aspects un peu négatifs. On a tous grandi ensemble, les amis d’enfance, on se côtoie encore, dès qu’il y a un déménagement, tout le monde vient donner un coup de main, dès qu’il y a un souci, tout le monde est là.
Je ne vois que les bons côtés de mon enfance et de la rue de l’Avenir.
On avait un terrain de foot, on jouait en bas de l’immeuble : corde à sauter, foot, trap-trap, balle aux prisonniers, des jeux d’enfants quoi ! Il y avait le Quick qui n’était pas loin. Je me souviens de voir le grand Q, rouge. En fait, ce sont plutôt mes frères et sœurs qui y allaient.

A l’époque on s’amusait vraiment, ce n’est pas comme aujourd’hui, il y a tous les téléphones, c’est un peu moins convivial.
J’habite toujours à la Mare rouge, avenue du Bois au coq. J’y ai mes repères et Mont-Gaillard est juste à côté : le médecin, le centre commercial et ma mère ne se voit pas vivre ailleurs. Encore à 27 ans, j’ai besoin de mes repères ! Je vis avec ma mère, c’est pratique pour la garde de ma petite.
"Et puis, c’est important dans notre culture la famille".
En primaire, j’étais à Anatole France, au collège, à Descartes, au lycée à Porte Océane et après Caucriauville pour mes études supérieures.
J’étais 1ère de la classe. J’aimais bien l’école, j’aimais bien apprendre. Je me souviens, pendant les vacances, avec ma petite sœur, on aimait faire les cahiers de vacances. Quand j’étais en primaire j’aimais bien la SVT, les planètes, les galaxies.
Au collège, ma grande passion, c’était la 2nde guerre mondiale. Ça et la mondialisation.
On apprenait comment les pays s’étaient développés pour en arriver là, l’Union européenne, les États-Unis et puis les pays asiatiques. Le Moyen Orient, on ne savait même pas que ça existait et puis, du jour au lendemain, ces pays apparaissent comme par magie !
Pour mes parents c’était très important l’école ; dans ma famille, on a tous été à l’école, on a tous minimum bac + 2, et après ça va jusque bac +5.
Mes parents ne sont pas allés à l’école, ils ne savaient pas lire, pas écrire, c’était compliqué. Pour eux, c’était important que nous, on n’ait pas ces difficultés à lire, à écrire, à apprendre des choses, à avoir un métier plus tard qui nous plaise. Ils surveillaient nos notes. Mon père, il avait appris à lire sur le tard, il regardait les bulletins, après ma mère lui demandait ce qui était écrit. Ils étaient très très impliqués, et de toute façon, chez nous, il n’y a pas eu un seul d’entre nous qui ait dit : « Vas-y, j’arrête l’école après le collège ».
Ça a été important pour moi d’avoir mes frères et sœurs comme modèles. Un de mes frères était pion, il nous aidait à faire nos devoirs, il a toujours été un modèle pour moi. Je ne me voyais pas faire l’inverse de ce qu’il avait fait. Pour moi, aujourd’hui, c’est encore un modèle. Il travaille dans le Transport logistique comme moi.
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