Une vie bien remplie et les premières questions (Sandrine 2/5)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 19 mai 2023
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En face du collège, il y avait Viviani et la petite piscine, de quoi se poser. On traînait là, on allait à pied en montant les escaliers de Montmorency jusqu’à la forêt de Montgeon. C’étaient aussi les premières sorties, les « boîtes de jour », une espèce de discothèque du dimanche après-midi.
Prendre le bus, c’était découvrir la ville plus largement. Aux Neiges, on était un peu en autarcie, même s'il y avait des coins sympas : tout le côté des marais n’était pas du tout exploité par les conteneurs comme aujourd’hui. Finalement, il y avait beaucoup de nature autour du quartier.

C’était aussi l’époque du roller, on allait faire du roller sur la plage et puis ça a été les années de découverte de la pop anglaise : les Smiths, les Psychedelic Furs. On aimait bien tout ce qui était pop indépendante! On pouvait aussi faire des traversées assez facilement pour l’Angleterre, ça coûtait 10 francs ! On passait la journée à Londres.
Je ne me sentais pas décalée au collège, par contre, je trouvais qu’on manquait d’horizon et de conseils pour savoir vers quelle école se tourner. On visitait juste le lycée Françoise de Grâce qui était une filière professionnelle. Jamais on ne nous a parlé de grandes écoles, j’espère que ça a changé, mais en tout cas, je trouve qu’on manquait d’esprit d’ouverture. Je ne m’étais même pas posée la question de pouvoir quitter la ville, il fallait absolument que ce soit des études dans mon environnement proche.
J’aimais l’écriture, la lecture, je pensais au journalisme.

On ne parlait pas de notre futur avec mes camarades, on vivait au jour le jour, sans se questionner, sans même avoir conscience de l’après. Je ne pense pas que ça revêtait une importance à ce moment-là de savoir ce qu’on deviendrait.
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