Vive l'école! (Sandrine 1/5)
- Les Cueilleurs d'Histoires
- 19 mai 2023
- 2 min de lecture
Je m’appelle Sandrine, j’ai 50 ans. J’ai grandi dans le quartier des Neiges. Je suis allée à l’école Jean Jaurès, au collège Jacques Monod, et j’ai poursuivi au lycée Porte Océane.

A l’école, j’ai fait des rencontres merveilleuses avec des instituteurs qui m’ont vraiment donné le goût de la curiosité, de la culture, de la lecture. Je me souviens de celle de CM2, elle était du tonnerre... Melle Logard. Elle nous emmenait au Volcan, au théâtre, elle nous prêtait des bouquins, on écrivait des poèmes, et on était toujours encouragés à faire des choses un peu différentes, à partager nos lectures avec les autres élèves de la classe.
On a fait beaucoup de voyages, c’est hyper formateur, je suis partie en Angleterre en CM2, c’était aussi un moyen de grandir, de partager des moments avec nos camarades de classe, ça changeait de notre quotidien aux Neiges, et surtout
ça nous ouvrait à des mondes qu’on ne connaissait pas.
Je suis allée en classe de neige... Trois semaines et on était complètement déconnectés de nos familles, on vivait ensemble, on allait à l’école le matin, on faisait du ski l’après-midi, c’était une belle découverte. C’était un environnement vraiment différent de notre quotidien, qui nous donnait envie d’aller voir ailleurs. Quand je rentrais je me disais : « C’est dur quand même, Les Neiges, c’est un environnement qui est dur » ; j’habitais dans une petite maison, et en face, il y avait des barres d’immeubles, et je n’avais qu’une envie c’était qu’elles disparaissent.

Le passage au collège a constitué une grande étape : il fallait prendre le bus, avec des copines, les premiers jours on a vraiment tâtonné, parce que les parents n’étaient pas forcément derrière nous. C’était l’aventure ! J’étais un peu perdue au début, et puis rapidement, j’ai trouvé d’autres repères.
On avait des profs hyper intéressants, un professeur d’histoire-géo, M. Verger, ultra sévère, mais, en même temps, passionné du Moyen-Âge, il racontait ça comme une histoire. Et puis, j’ai toujours aimé le français... Madame Poulet. Elle nous conseillait des bouquins, je me souviens du Roman de la momie de Théophile Gautier, toute la littérature d’Emile Zola, les Rougon-Macquart que j’ai enchaînés jusqu’en 3ème.

On avait des classes très mélangées. Moi, j’avais de sacrés boute-en-train, intelligents mais pas forcément intéressés par l’école, on se marrait bien, il y avait aussi des bagarres, des choses assez dures ; moi, je tenais le fil parce que j’aimais l’école.
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