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"La grotte"

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Sur le chemin

 

Étretat ? Ça ne m’évoque rien, je ne suis jamais venu. C’est l’endroit des touristes, non ?

​La première impression, c’est le calme, vraiment calme. C’est la nature qui se trouve ici. Les oiseaux chantent. C’est paisible, doux. L’odeur, c’est la nature, une odeur unique. Tu as envie de respirer cet air, il n’y a pas la pollution, c’est très naturel.

Pendant le confinement l’herbe a poussé. Ce serait mieux nettoyé, on pourrait mettre du gazon bien coiffé avec des fleurs, ce serait beau.

Ces maisons, c’est formidable : une maison au sommet de la montagne. Tu fais du sport pour monter chez toi... très bon pour la circulation du sang. En regardant tout autour, à travers les arbres, je vois des petites montagnes, ça monte, ça descend, il y a la forêt. Au Congo Brazzaville, tout est vert ; on a des arbres partout, plusieurs variétés de plantes, des arbres fruitiers, des arbres sauvages, même dans les parcelles cultivées. Il n’y a personne qui travaille et ça pousse tout seul…Presque toutes les maisons sont sur la montagne, c’est escarpé, elles sont bien construites pour tenir. Les personnes qui habitent ici ont tellement de vue sur les maisons en bas ! Regarder les arbres, regarder la mer, les jardins, les toits, les montagnes… c’est formidable. Ah ! … on dit des falaises !

De l’autre côté, sur la montagne en face, ce sont des chemins, comme des pistes, des gens qui se promènent. En Afrique, j’aime rester dans les secteurs où il y a la savane, un peu de brousse, la campagne. C’est là où j’exerce mes activités agricoles.

Ici, c’est un secteur plus urbain, un endroit pour se changer les idées, réfléchir, à l’avenir, à demain. C’est un endroit pour se relaxer, se détendre. Tu vois, la ville, c’est très beau. Ça change l’esprit. Les zones urbaines, il y a plus d’activités.

Sur la route, c'est un peu laissé tranquille, tout pousse. Pourtant, il faut couper, pour des raisons de sécurité. J’ai vu les dégâts causés par les arbres, tombés sur des maisons. D'ailleurs, je note qu'il y a une odeur, mais pas des odeurs fortes. Chez nous, avant que tu t’approches, à cinquante mètres, tu sens déjà le parfum des arbres. 

Les jardins d’Étretat et la mer

Ahhh… Là, c’est beaucoup plus entretenu. On a ça aussi chez nous, les bambous, ça pousse au bord de l’eau. C’est très utilisé, ils font même des maisons en bambou. Moi, c’est comme ça que j’ai construit ma première ferme, j’ai commencé avec des bambous, après je l’ai reconstruite avec de l’argile, et après en moderne : en ciment. Le bambou, c’est fragile : les porcs se frottent et cassent les bâtiments. 

J’aime beaucoup ici, c’est très beau, c’est bien coiffé, tu apprécies le travail qu’ils ont fait. Voir la main de l’homme, c’est très important. Ça montre l’attention portée à la nature, le fait de la rendre encore plus belle.

Si j’étais resté à la maison, j’aurais raté tout ça ! C’est tellement beau, la mer. Si j’avais une petite pirogue et une canne à pêche, je ferais un tour dans la mer, pour prendre un peu l’air.

Cette arche, cette aiguille. J’ai l’impression que c’est l’homme qui l’a faite ? Probablement que non. Tout est naturel ! La nature façonne avec sa main.

La couleur bleue, l’eau transparente, claire, c’est tellement beau. J’ai envie d’aller mettre mes pieds dans l’eau. Il charme un peu cet endroit. Il bat le cœur. Ça donne envie de faire des choses impossibles, de braver l’interdit… tu voudrais partir d’en bas et grimper le long de la falaise, t’accrocher aux pierres, monter à la force des bras.


 

Un paysage propice aux souvenirs

J’ai eu envie de choisir ce paysage parce que j’ai vu la falaise ; à gauche, il y a des maisons, et les toitures sont grises, et là, juste à droite, il y a l’océan, les graviers de la plage sont gris. Le gris c’est le noir et le blanc, si tu mélanges les deux, c’est très beau. C’est l’harmonie des couleurs avec cette falaise juste à côté que je trouve remarquable.

Ce paysage je l’apprécie aussi parce que c’est un endroit naturel et des gens sont venus ici, ils ont travaillé pour faire des maisons juste à côté de l’océan, pour en faire ressortir la beauté. Il y a des points de vue, les arbres sont coupés pour laisser les gens voir, la pelouse est un peu rasée, il y a des chemins… La nature a déjà sa beauté mais ils ont fait quelque chose pour en ajouter. Le village apporte cette beauté.

J’ai choisi cette falaise-là, parce que j’ai vu cette petite grotte. Chez nous, dans les grottes, on a des chauves-souris. Elles m’ont déjà mordu. Elles ont de bonnes dents, des canines pour déchirer. Normalement, elles mangent souvent des mangues, des cerises. Une grotte, c’est toujours un lieu un peu secret, on ne voit rien, il fait nuit, on a toujours l’impression qu’on va découvrir quelque chose, soit de bien, soit de pas bien...

Au-dessus, c’est juste de la verdure, mais je n’ai pas grand-chose à dire. Ça ne semble pas être des champs, ce n’est pas cultivé, juste des pistes pour la promenade. Chez nous, il y a les sauterelles, quand on marche, elles sautent entre nos pieds ; il y en a de plusieurs couleurs, plusieurs variétés, vertes, jaunes, noires, grises... beaucoup de couleurs. J’ai souvent joué avec. Elles rentrent dans les champs, et là, ça peut être plus grave. Ici, je ne sais pas, ça ne saute pas de tous les côtés. Peut-être qu’il n’y en a plus ?

Franchement c’est beau, j’ai envie de rester encore et encore, ne pas partir. Les sites comme ça, ça fait du bien, vraiment, ça fait tellement de bien. Ça me change un peu l’esprit. Franchement, j’étais dépassé, je pensais tellement, j’en avais marre de penser tout le temps. Là, je suis là, je suis connecté, je suis présent, je regarde, je sens les choses, mon esprit ne part pas. J’ai tellement de pensées, j’ai 1000 pensées. Ici, c’est le moment.

J’ai compris les choses, on ne vit qu’une fois, je profite des opportunités. Il y a des moments de la vie, on pleure, on rit, des moments où c’est compliqué, tu avances et tu repars en arrière, un moment où c’est fini pour toi ici, où tu dois partir, c’est fini.

La prière m'aide parfois. C'est important.

 

Mais là, maintenant, je suis à la bonne place. "

Vahide, Étretat

le 3 juin 

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