top of page

"La fenêtre du jardin de curé..."

Catherine Neveu.jpg

C’est la fenêtre de la salle à manger, qui donne sur le jardin. Cette fenêtre n’a pas de rideau, et c’est devant elle que nous prenons tous nos repas, alors, cette vue, on l’a en permanence.

 

Nous avons plusieurs pièces en enfilade, salle, petit salon, salon avec cette même orientation, mais un léger décalage des fenêtres rend le paysage un tout petit peu différent.

L’hiver, lorsque nous regardons dehors, la maison devient cocon, mais la vue est dégagée, c’est la liberté et c’est relaxant. On a cette sensation de végétation, même à cette saison, et dès que les feuilles verdissent, que les bourgeons s’épanouissent, on se retrouve dans un cocon d’arbres et de verdure. L’été, la vue est plus close mais feuillue et fleurie, le cocon de la maison s’agrandit et englobe le jardin.

A l’automne, on peut voir passer furtivement les écureuils sur la terrasse et cacher des noisettes, les piverts se balader.

 

Comme on a la vue sur la forêt de St Jean de Folleville, même en hiver la vue est agréable. On est en plein centre-ville et on a l’impression d’être à la campagne, en forêt. J’ai tout ce qu’il me faut… sauf la mer ! De temps à autre, on entend les sirènes des bateaux qui passent sur la Seine. C’est assez rare, les jours de brume le plus souvent, et toujours un peu surprenant d’avoir ces sons maritimes ou fluviaux, surtout qu’on ne voit pas la Seine. Pour des gens qui ne connaissent pas bien le coin, il y a un côté très surprenant.

 

Cette vue, c’est un peu notre mur de séparation avec le monde, une séparation végétale, bienvenue, qui nous permet de nous recentrer.

C’est nous qui avons aménagé le jardin, je voulais un « jardin de curé ». Les curés recevaient du voisinage des plantes, des fleurs qu’ils installaient au jardin pour se nourrir, se soigner. Ils prenaient ce que les gens voulaient bien leur offrir. Cela donnait lieu à des aménagements un peu anarchiques, sans rien de rectiligne ni d’ordonné. Ce sont des jardins qui créent la surprise et qui sont, le plus souvent, très accueillants… Une année, notre voisine avait planté des graines… un coup de vent et les fleurs ont poussé chez nous !

C’est aussi un jardin nourricier : il y a des pommiers, des pruniers, des poiriers, des pêchers et plein de fleurs. C’est un vrai plaisir que d’aller chercher son fruit au jardin…

 

Je suis rarement debout devant cette fenêtre, je préfère contempler assise. Le petit salon est propice, c’est aussi le coin lecture, au coin du feu. Lever la tête de son livre pour regarder dehors permet à l’esprit une pause.

Le soir, nous fermons les volets et tous les matins, on redécouvre ce paysage, aux premiers rayons du soleil.

 

Je n’ai rien à changer dans cette vue… à part peut-être la torchère que l’on devine au loin, mais plus que de la voir, nous l’entendons… mais sur le paysage, je ne changerais rien.

 

Catherine, le 17 décembre 2021, 10h33 - Rue Albert Glatigny

bottom of page