"Je vis dans une station lunaire… "
Je vis dans une station lunaire…
J’habite dans un petit immeuble au 2ème étage, sous les toits, un studio.
Quand je l’ai visité, avant de signer le bail, la gardienne m’a dit : « Vous verrez c’est un petit appartement, mais c’est un grand studio ». Et bien... c’était vrai.
Quelques temps après mon emménagement, on m’a offert cette lune que je peux déplacer à l’envie,
Chez moi, il y a un vélux et cette unique fenêtre. Je profite de toutes les sources de lumière. Sous le velux, j’ai installé mon jardin botanique de table. Il est composé de lierre et de fleurs de lune.… Je suis la seule station lunaire à avoir un jardin botanique de table !
De ma fenêtre, la vue est fermée, il y a deux immeubles dans la cour, alors j’ai eu envie de mettre ma lune à cette fenêtre.
Depuis que je suis enfant, on me dit que je suis dans la lune… C’est mon esprit rêveur.
J’aurais aimé photographier la pleine lune, mais il faut tomber au bon moment… alors j’ai choisi celle-ci. Cette histoire de lune, c’est important pour moi. Je vis seul, je ne connais personne à Lillebonne. Symboliquement, la lune c’est le rêve et l’évasion.
La fenêtre me sert surtout de bulletin météo, je l’ouvre, je tends la main, c’est le seul élément qui me donne l’ambiance climatique de la journée. Selon l’inclinaison du soleil, vers 12h, si le temps est clair, le soleil inonde la fenêtre, mais il faut tomber sur le bon créneau, ça dure peu de temps.
La fenêtre est orientée au sud, en été la température monte très haut, c’est d’ailleurs compliqué pour élever mes plantes ! Ce paysage ne me raconte pas grand-chose finalement, c’est juste de la maçonnerie et un petit coin de ciel. Au final, ce sont les nuages et le ciel que je regarde le plus souvent. Je peux deviner la force du vent grâce à eux et regarder si ce sont de gros joufflus blancs ou de gros sombres menaçants.
Quand il fait beau, c’est ouvert toute la journée, j’aime l’odeur printanière. Parfois il y a des bruits : les gens bricolent, et moi je suis comme un vieux chat.
Yves, 2 décembre 2021, 8h51 – rue Victor Hugo.